Pour le catalogue cadeau Gucci 2017, l’artiste Ignasi Monreal a ouvert les portes d'un univers inspiré par la mythologie grecque, les personnages étranges et l’alchimie.
Aujourd'hui, deux ans plus tard, le jeune artiste espagnol donne vie aux 80 illustrations qui animent le catalogue cadeau Gucci 2017.
À l’aide de son pinceau numérique, Ignasi a composé autour des accessoires et créations de prêt-à-porter Gucci des œuvres d’art qui racontent des histoires merveilleuses, aux influences diverses : mythologie classique romaine et grecque, alchimie médiévale, peintures de la Renaissance, sans oublier une pointe de passion et d’opulence typiquement espagnoles. L’artiste nous offre un aperçu de son processus créatif.
Quel est le fil conducteur du catalogue ?
Icare. Son histoire me fascine car elle peut être lue comme un mantra. À trop s’approcher du soleil, on se brûle les ailes. À trop s’en éloigner, on se noie dans la mer. Une morale qui paraît cruellement évidente mais que je trouve intemporelle et rassurante. Il faut trouver le juste milieu pour s’en sortir sain et sauf. Ce n’est pas très compliqué, c'est tout simplement le lot de l’humanité. Icare lui-même est un personnage éminemment romantique. Il symbolise la jeunesse et la beauté. Il aurait toute sa place dans l’est londonien, par exemple ! J’ai créé cette série d’illustrations sans vraiment savoir comment les organiser dans le catalogue, mais au final je trouve qu’elles suivent le fil conducteur de l’histoire. Cette histoire, c’est celle d’Icare qui s’approche trop près du soleil, tombe et atterrit au paradis de la mode Gucci.
Qu’est-ce qui vous a inspiré les décors et les thèmes de ce projet ?
En général, je commence par inventer une histoire puis j’essaye d’articuler le produit dans le contexte que je viens de créer pour voir si ça semble cohérent. L’histoire n’est pas forcément épique. C’est parfois simplement un instant dans le temps, un lieu qui m’a marqué et que j’essaye de réinterpréter. C’est un mélange d’éléments très terre à terre et de mythologie, avec une pointe d’opulence espagnole pour rendre les illustrations fun, intrigantes ou intéressantes.
J’aime que mes œuvres soient jolies, bien sûr, mais j’espère aussi qu’en les regardant de plus près, on arrive à déceler tous les éléments cachés.
Comment travaillez-vous ?
Je peins des images sur mon ordinateur avec Photoshop et une tablette. Tout est numérique. J’ai créé mes propres pinceaux sous Photoshop pour me rapprocher de l’essence même de la peinture, moins artificielle. Peut-être que ça ajoute aussi une dimension humaine à cet outil numérique. Je peins depuis plusieurs années. Je me suis mis au numérique parce que c’était un outil cool, nouveau, un peu nonchalant et facile à prendre en main. J’ai fait des illustrations pour des bandes dessinées, puis j’ai rapidement commencé à expérimenter, à peindre ce qui me passait par la tête. À cette époque, je peignais surtout des icônes de la pop culture dans des situations gênantes, des interprétations légèrement déplacées de peintures classiques, et autres fantaisies enfiévrées d’adolescent.Au final, j’ai atterri dans l'univers de la mode.
Parlez-nous des illustrations en quatrième de couverture. C’est un dessin de votre main ?
C’est un dessin de moi qui dessine le catalogue. Il y a de la fumée parce que je travaille depuis trop longtemps.
Dans « Ignasi », on retrouve la racine latine du mot « feu ». Mais si le crayon est cramé, ce n’est pas vraiment mon cas. Je suis toujours au paradis de la mode avec Gucci !
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